Librairie coiffard

Conseillé par (Libraire)
6 février 2023

Conseillé par Stéphanie et Rémy

Nous sommes nombreux à déjà avoir croisé les photographies de Edward S. Curtis. Si ce n'est pas le cas, il vous suffira de taper son nom dans votre barre de recherche pour voir surgir sous vos yeux de magnifiques portraits en noir et blanc. À la toute fin du XIXème siècle et au début du XXème, Edward S. Curtis parcourut les États-Unis pour vivre auprès des premières nations afin de les photographier et d'enregistrer leurs chants, un véritable travail d’ethnologue qu'il regroupa dans une somme en vingt volumes qu'il intitula "The North American Indian".
La rencontre de Jean-Louis Milesi avec ce qui fut certainement un des premiers photojournalistes, s'est faite dans une librairie américaine grâce à un livre. Réalisateur ayant travaillé à l'écriture de plusieurs des films de Robert Guédiguian, Milesi fut subjugué par le destin de cet homme né en 1868 et mort en 1952, il décida alors de faire un roman de la vie de ce personnage. Plus précisément, après nous avoir raconté comment naquit la vocation de photographe de ce fils de vétéran de la Guerre de Sécession, il imagine comment Curtis en est venu à se consacrer entièrement à la cause des premières nations après un voyage qui faillit très mal tourner et sa rencontre avec Henry, un Indien Dakota contraint d'enfouir au plus profond son nom de naissance, Mika Ohiteka (Féroce Raton Laveur) pour survivre.
Jean-Louis Milesi nous fait vivre une véritable aventure pleine de péripéties, ponctuée à la fois de tragédies et d'humour grinçant. Du martyr des Indiens Dakotas, des réserves indiennes, des techniques de la photographie sur plaques de verre aux grands espaces en passant par les très bien pensants réformateurs blancs membres des Amis des Indiens. On referme "Au loin quelques chevaux, deux plumes ..." avec le sentiment d'avoir chevauché les plaines et les montagnes américaines et mangé la poussière à l'arrière d'un charriot, un voyage dans le temps et l'histoire qui se lit d'une traite.

21,50
Conseillé par (Libraire)
3 février 2023

Conseillé par Jade

1969. Augustin Demest est un homme de pouvoir. Propriétaire d'une grande exploitation agricole, il emploie plus de la moitié du village pour travailler sur ses terres. Un personnage craint de ses employés tout comme de sa propre famille. C’est dans ce contexte que disparaît Sylvie, la petite-fille de Monsieur, alors qu’elle se promenait sur le domaine avec Catherine. Catherine, la bonne à tout faire de la maison, Catherine qui fait partie des meubles, Catherine qui est invisible, Catherine qui fait sale. Tout est mis en place pour retrouver cette enfant de quatre ans, évaporée en à peine quelques secondes alors qu’elle était entourée des ouvriers de la ferme. Les policiers dépêchés sur les lieux auront pourtant bien du mal à avancer sur l’enquête tant les villageois, comme la famille Demest n’osent parler. Ils se confronteront aux non-dits, aux omissions, aux secrets…chacun protégeant ses intérêts malgré les enjeux. Louise Mey raconte avec brio les jeux de pouvoirs intrinsèquement liés aux dominations de classe et de genre. Un roman noir rural et social à côté duquel il ne faut pas passer !

Conseillé par (Libraire)
31 janvier 2023

Conseillé par Stéphanie

En janvier 2018, à la sortie d'un concert, Douna Loup a un prénom en tête : Boris. C'est une chanson dédiée à une jeune militante de gauche jetée à la mer d'un hélicoptère par les soldats de Pinochet en 1976 qui fait resurgir ce prénom. Boris était le grand oncle de l'autrice. Il a disparu au Chili en 1985, "et cette chanson résonne comme un appel à me souvenir et à aller voir".
Le 5 janvier 1985, Boris Weisfeiler, universitaire mathématicien, né en URSS au sein d'une famille juive exilée aux USA, randonnait au Chili. Habitué aux longues marches solitaires dans les grands espaces sauvages, Boris savait s'adapter à la nature inhospitalière, il aimait ça. Pourtant ce 5 janvier 1985, on perd sa trace près de la rivière El Ñuble, pas très loin de la Colonia Dignidad, une secte allemande "suspectée de pratiquer la séquestration, la torture et bien d'autres atrocités au pied des Andes".
Douna Loup décide de prendre contact avec Olga, la sœur de Boris qui vit aux États-Unis et correspond avec elle pendant une année. Et puis, en janvier 2019, elle se met en mouvement. Avec ses filles, elle part d'abord pour Boston puis pour le Chili.
Pendant trois mois, la jeune femme rencontre, enquête, interroge et s'interroge. Le portrait de son oncle se dessine puis s'efface, pas facile d'y voir clair quand les plus proches témoins refusent de parler. Douna se blesse gravement dès le début de son séjour mais ne renonce à rien.
La poursuite de ce fantôme, cet oncle insaisissable dont la petite histoire rejoint la grande surprend l'autrice qui voit son enquête se transformer en quête beaucoup plus intime, et nous offre de très belles pages de lecture.

Conseillé par (Libraire)
31 janvier 2023

Conseillé par Agathe

Faire son coming-out, ou « sortir du placard » c’est révéler publiquement son orientation sexuelle ou son identité de genre. Pour les personnes concernées, cette confession est le plus souvent volontaire mais peut aussi parfois être forcée. Faire son coming-out c’est se révéler aux autres mais aussi à soi-même et ce processus peut s’avérer être un long chemin, plein d’incertitudes lorsque le manque de représentation se fait sentir. Elise Goldfarb et Julia Layani en créant leur podcast « Coming-Out », dont est adapté le livre paru aux éditions Stock, tâchent de mettre fin à cette absence d’identification en interrogeant à ce sujet quelques anonymes mais aussi de nombreuses personnes connues dont Augustin Trapenard, Pomme ou encore Xavier Dolan qui abordent l’homosexualité, la transidentité, les premières fois ou encore les croyances religieuses dans des déclarations intimes et personnelles. L’objectif étant de témoigner en toute sincérité, de libérer la parole et de délivrer un message d’acceptation et de bienveillance. « Coming-out » le podcast comme le livre deviennent alors des médiums pour inclure, comprendre et soutenir la cause LGBTQIA+.

Éditions Gallmeister

25,90
Conseillé par (Libraire)
31 janvier 2023

Conseillé par Joséphine

Le prologue, d’une grande force immersive nous plonge aussitôt dans ce nouveau thriller de Piergiorgio PULIXI, aux cotés des enquêtrices Eva Croce et Mara Rais, rejointes rapidement par Vito Strega. Cet excellent trio va se lancer sur les traces d'un « justicier » surnommé le Dentiste au profil ambivalent. En se servant des réseaux sociaux et des médias de masse, le Dentiste se donne pour mission de corriger les déficiences du système judiciaire italien. À cette fin, il enlève ses victimes, les filme, titre ses vidéos « La loi, c'est toi » et invite les foules à décider de leur sort. Le hic : ses victimes ont échappé à la justice alors qu'elles étaient coupables de crimes terribles.

Dans un style cinématographique, avec des chapitres courts, "L’Illusion du Mal" nous tient en haleine de bout en bout !