Maurice Allemand

Arrivé à la tête du musée d’ Art et d’ Industrie en 1947, où la collection ne compte que trois œuvres modernes – un tondo de Claude Monet, un dessin d’ Henri Matisse et une toile de Pablo Picasso –, Maurice Allemand, de formation médiéviste, ouvre le musée à l’ art de son temps, en homme sensible, éclairé, visionnaire, transmettant au plus grand nombre une expérience de l’ art qui ose procurer, au-delà du savoir, du plaisir. Il métamorphose sa collection en vingt ans d’ opiniâtreté face à une collectivité rétive au contemporain, réalise quatre expositions légendaires, défend l’ art abstrait, ouvre une vision internationale de l’ art moderne (Carmelo Arden Quin, Enrico Baj), soutient les artistes exilés (Raoul Hausmann), opère des acquisitions inédites en France (Otto Freundlich), sollicite une centaine de dons d’ artistes (Pablo Picasso), fait venir des écrivains d’ avant-garde à Saint-Étienne (Tristan Tzara), et par son inimitable charisme, obtient une reconnaissance de tous bords, entre marchands, conservateurs internationaux, et surtout artistes qui l’aident brillamment dans son entreprise, telle Marcelle Cahn.Extrait de l'avant-propos de Aurélie Voltz et Alexandre Quoi