La Terre et son satellite

Sous la forme de longs aphorismes évoquant des sujets simples: la pluie, le
sectionnement des lombrics, une éclipse solaire etc., Matteo Terzaghi fait
preuve d’une apparente naïveté pour leurrer le lecteur. Toutes les histoires
racontées changent à partir d’un certain degré d’attention. L’anecdote se mue
en micro-essai philosophique qui porte une vision du monde où rien n’est
jamais égal à lui-même, où tout est en mouvement. Ces textes s’attachent à une
poétique du (très) proche que l’on retourne et que l’on scrute en tous sens,
faisant naître, dans certains récits, une critique fondamentale du Progrès. Le
ton léger et bienveillant et l’humour teinté d’ironie sont une invitation à
l’observation du monde dans la lignée de Lucrèce ou, plus proche de nous, de
Francis Ponge. À mi-chemin entre la poésie et la science, ces textes brefs,
hommages littéraires au style et à la forme de la rédaction scolaire,
explorent avec enthousiasme les auteurs et les artistes aimés : Robert Walser
en tête pour ses écrits sur la pluie, la santé, la maladie, l’incendie, et
puis Italo Calvino, Danilo Kiš, Giacomo Leopardi, Markus Raetz… Matteo
Terzaghi est né à Bellinzone (Suisse italienne) en 1970. Il est auteur de
textes en prose et essayiste. Aux côtés de Marco Zürcher, il a organisé
diverses expositions et signé plusieurs publications. Il a reçu le Prix suisse
de littérature en 2014. La Terre et son satellite, déjà publié en allemand,
est son premier texte traduit en français.