- EAN13
- 9782811127138
- Éditeur
- Karthala
- Date de publication
- 27/02/2020
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Autre version disponible
-
Papier - Karthala 19,00
Le monde européen occidental se singularise par l’indépendance relative qu’il
assure à tout un chacun vis-à-vis de son environnement communautaire et
familial. Les idées et les valeurs que le christianisme a diffusées ont
façonné cet univers de liberté. Pourtant – n’en déplaise aux idées reçues qui
accordent en la matière plus d’importance aux croyances qu’à leur matérialité
ou leurs structures – les « révolutions » que le christianisme ouest-européen
a impulsées ont trouvé leurs sources au moins autant dans ses spécificités
institutionnelles ou les évolutions de son clergé que dans sa spiritualité.
La chrétienté occidentale est un cas à part. La dimension individuelle de
l’existence y a emporté sur sa dimension collective, les femmes s’y sont
trouvées moins soumises aux hommes, la société y a obéi à des démarches
personnelles plutôt qu’à des contraintes externes immobiles. Les croyances
religieuses y ont reculé plus qu’ailleurs, ce désenchantement accompagnant une
ample diffusion de gouvernements réputés démocratiques. Bref, le christianisme
occidental s’est projeté comme une organisation puissante, prenant figure,
sans dessein prémédité, de prototype des États séculiers. Il en a conservé
longtemps une supériorité sur les jeunes royaumes ou empires européens. Mais
ce parcours conquérant s’est enlisé, en particulier aujourd’hui, face à la
concurrence du néochristianisme évangélique qui triomphe sur le continent
américain et dans une fraction de l’Afrique sub-saharienne.
assure à tout un chacun vis-à-vis de son environnement communautaire et
familial. Les idées et les valeurs que le christianisme a diffusées ont
façonné cet univers de liberté. Pourtant – n’en déplaise aux idées reçues qui
accordent en la matière plus d’importance aux croyances qu’à leur matérialité
ou leurs structures – les « révolutions » que le christianisme ouest-européen
a impulsées ont trouvé leurs sources au moins autant dans ses spécificités
institutionnelles ou les évolutions de son clergé que dans sa spiritualité.
La chrétienté occidentale est un cas à part. La dimension individuelle de
l’existence y a emporté sur sa dimension collective, les femmes s’y sont
trouvées moins soumises aux hommes, la société y a obéi à des démarches
personnelles plutôt qu’à des contraintes externes immobiles. Les croyances
religieuses y ont reculé plus qu’ailleurs, ce désenchantement accompagnant une
ample diffusion de gouvernements réputés démocratiques. Bref, le christianisme
occidental s’est projeté comme une organisation puissante, prenant figure,
sans dessein prémédité, de prototype des États séculiers. Il en a conservé
longtemps une supériorité sur les jeunes royaumes ou empires européens. Mais
ce parcours conquérant s’est enlisé, en particulier aujourd’hui, face à la
concurrence du néochristianisme évangélique qui triomphe sur le continent
américain et dans une fraction de l’Afrique sub-saharienne.
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