Les livres et les enfants d'abord ! - 1001BB n°175
EAN13
9782749272535
Éditeur
Erès
Date de publication
Collection
1001 BB - Les bébés et la culture
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Les livres et les enfants d'abord ! - 1001BB n°175

Erès

1001 BB - Les bébés et la culture

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Le président Emmanuel Macron a annoncé sa volonté de faire de la lecture une
grande cause nationale pendant une année (été 2021-été 2022) pour mobiliser
l’ensemble de la chaîne du livre, redonner le désir de lire, transmettre le
goût de la lecture au plus grand nombre. Il convient dès lors, nous dit-on,
d’agir dans tous les espaces et à tous les temps de la vie, en particulier le
plus en amont possible, c’est-à-dire dès la très petite enfance.  La
littérature au berceau est alors convoquée, ne contribuerait-elle pas à
développer le langage, à favoriser l’entrée dans l’écrit ? Accompagner les
plus jeunes vers la lecture, pour que, demain, ils soient de grands lecteurs
ou tout simplement des lecteurs, voilà donc un projet bien ambitieux ! Mais
pour remettre la lecture au cœur de la vie des petites Françaises et des
petits Français, encore faudrait-il clairement saisir ce que lire signifie
pour un bébé, un tout-petit. Précisons, les bébés lecteurs, si souvent
célébrés, n’existent pas. Il n’existe, aux aubes naissantes de la vie et
durant toutes les premières années, que des lectures partagées. Des adultes
(ou des enfants plus grands) lisent AVEC des bébés ou des tout-petits. Et dans
cette rencontre autour du livre, qui précède toute lecture, le vocabulaire
pédagogiste, développemental, littératique ou linguistique, doit toujours
demeurer second : « lire avec » ne saurait constituer une « activité »
extérieure au moment, aux personnes (leur histoire, leur milieu social,
culturel), tout autant qu’au texte et aux images lus. Encore faut-il que les
livres pour enfants, et les albums en particulier, qui accordent une part
importante aux images, acquièrent une légitimité culturelle qu’ils sont encore
loin d’avoir conquise. Même si la critique les étudie, si l’université les
consacre, si des chercheurs les analysent, ils demeurent encore trop souvent
des œuvres mineures, une petite littérature pour tout-petits. Ainsi, avant
d'attirer de nouveaux lectorats, ne conviendrait-il pas de revisiter voire
revitaliser la relation qu’entretiennent les très jeunes générations avec le
livre et donc avec l’autre et l’humain ?
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