Imbéciles, c'est pour vous que je meurs. Valentin Feldman (1909-1941)
EAN13
9782271136176
Éditeur
CNRS éditions
Date de publication
Collection
Nationalismes et guerres mondiales
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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Imbéciles, c'est pour vous que je meurs. Valentin Feldman (1909-1941)

CNRS éditions

Nationalismes et guerres mondiales

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Le 27 juillet 1942, ce cri est lancé par le philosophe et résistant Valentin
Feldman aux soldats allemands qui s'apprêtent à le fusiller. Si le mot est
devenu célèbre, on en a oublié son inventeur.
Né à Saint-Pétersbourg, réfugié en France après la révolution russe, Feldman
est un élève brillant, qui décroche la première place de l'épreuve de
philosophie au Concours général en 1927. Neuf ans plus tard, il publie le seul
essai paru de son vivant, L'Esthétique française contemporaine. Ses proches se
nomment alors Claude Lévi-Strauss, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir ou
Georges Politzer.
Confronté aux enjeux intellectuels et politiques de son temps (antifascisme,
soutiens au Front populaire et à l'Espagne républicaine, etc.), le jeune homme
s'engage volontairement en 1939 sous l'uniforme français. Stationnant à
Rethel, il entame son Journal de guerre, un document irremplaçable sur
l'effondrement de mai-juin 1940.
Français d'adoption, juif et communiste, Valentin Feldman est de ceux qui
s'engagent immédiatement contre l'occupant nazi. Nommé professeur à Dieppe, il
lance un journal clandestin, L'Avenir normand. Rattrapé par le statut des
juifs de Vichy, il est exclu de l'enseignement à l'été 1941 et bascule dans la
clandestinité. Arrêté en février 1942 après un sabotage, il est mis à
l'isolement, torturé puis condamné à mort par un tribunal militaire allemand.
Avec Valentin Feldman disparaît l'un des intellectuels les plus prometteurs de
sa génération, dont les prémices de l'œuvre future, avortée, seront repris par
d'autres : " Il n'y a d'héroïsme que dans l'acte qui engage la vie, qui la
place d'emblée, et simplement, spontanément même, à la limite de l'être et du
néant. [...] Tout le reste est littérature ", écrivait-il dans son Journal en
août 1941.
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