Les Formes de la croyance
EAN13
9782251917016
Éditeur
Les Belles Lettres
Date de publication
Langue
français
Langue d'origine
français
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Les Formes de la croyance

Les Belles Lettres

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Les Formes de la croyance constitue la toute première édition de l’essai resté
inachevé du philosophe, médecin et psychologue français, Pierre Janet
(1859-1947). Cet ouvrage aux relents testamentaires – issu des ultimes leçons
au Collège de France de ce savant autrefois mondialement connu, pourfendeur de
la psychanalyse – l’a conduit à réviser sur le tard la partie la plus
intéressante de son système théorique, bousculé dans ses convictions par sa
lecture des Deux Sources de la morale et de la religion d’Henri Bergson. Selon
Janet, plusieurs « formes de la croyance » – délirantes, religieuses,
philosophiques, scientifiques, historiques et enfin mystiques –
s’emboîteraient, en se fructifiant non sans s’opposer. Ébauchées à la lisière
du social et de l’individu, elles seraient inhérentes à l’évolution de la
pensée humaine ayant fait l’objet, au gré des époques, des lieux, des cultures
et civilisations, de transformations psychologiques notables. Traversé par
maintes fulgurances – esquissant entre autres certains rapports d’affinités et
lignes de rupture entre « mythes religieux » et « récits délirants » – cet
écrit foisonnant révèle surtout comment Janet, pétri d’un scientisme
revendiqué assimilant les mystiques à des malades mentaux, tel son cas
central, Madeleine « l’extatique de la Salpêtrière », est parvenu à renverser
partie de ses conceptions à un âge déjà avancé. Aussi, non sans faire
controverse, ira-t-il jusqu’à apparenter lesdits mystiques à des «
révolutionnaires » porteurs d’un message avant-coureur à l’adresse de la
société moderne, à contre-jour des cadres scientifiques étouffant l’expression
de la subjectivité. Par extension, ces réflexions peuvent indéniablement
entrer en résonance avec certaines questions agitant le temps présent… La
retranscription in extenso du manuscrit, accompagné d’une série de textes
annexes qu’agrémente un appareil critique, est précédée d’une double
présentation. Elle rend compte, via une foule d’archives inédites, de la
trajectoire intellectuelle de l’homme inscrit dans un contexte spécifique et
de réseaux, entretissés d’interactions contrastées qu’il put entretenir avec
des contemporains – Bergson, Charcot, Ribot, Freud, Jung, Breton, Lacan,
Delay, Leiris, Bataille, mais aussi Raymond Roussel, ou Nathalie Sarraute,
etc. –, ainsi que de la genèse et des « éclipses » de cet essai longtemps
demeuré méconnu. Une postface consacrée au devenir de la vaste bibliothèque
personnelle de Janet, dispersée après sa mort, vient ponctuer cet ouvrage
appelé à faire référence.
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