- EAN13
- 9782072780493
- Éditeur
- Gallimard
- Date de publication
- 2018
- Collection
- Poésie/Gallimard
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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-
Papier - Gallimard 11,20
"C'est bien un homme qui, à travers l'objet, parle ici à d'autres hommes et,
bien sûr, puisqu'il s'agit d'un poète, c'est par le langage, dans le langage,
qu'il se parle et nous parle ; mais enfin il parle, et le langage, auquel un
rôle privilégié n'en est pas moins attribué, n'est pas seul, cela, je ne crois
pas que Guillevic l'ait jamais cru, à parler. Loin d'exiler le texte
indéchiffrable du monde et, sans communication avec lui, de se renclore en
eux-mêmes, ces mots, ce langage s'en prennent au monde, ils l'interrogent, ils
le somment ; interrogation, constat, ou amorce déjà d'une réponse, ils sont à
la fois instrument de connaissance et exorcisme, savoir, élucidation, presque
toucher, armes patientes du courage : Les mots, C'est pour savoir. Quand tu
regardes l'arbre et dis le mot : tissu, Tu crois savoir et toucher même Ce qui
s'y fait (...) Et la peur Est presque partie. (Exécutoire) Tel est bien, pour
Guillevic, l'art poétique essentiel. Tel est l'acte poétique lui-même. Les
mots sont savoir ; par là-même, ils sont aussi assurance, protection ; et
l'homme sans eux nu, livré, exposé : aux choses, aux monstres, aux forces
mauvaises, en lui et hors de lui, à la double et constante menace de l'en
dehors et de l'intériorité." Jacques Borel.
bien sûr, puisqu'il s'agit d'un poète, c'est par le langage, dans le langage,
qu'il se parle et nous parle ; mais enfin il parle, et le langage, auquel un
rôle privilégié n'en est pas moins attribué, n'est pas seul, cela, je ne crois
pas que Guillevic l'ait jamais cru, à parler. Loin d'exiler le texte
indéchiffrable du monde et, sans communication avec lui, de se renclore en
eux-mêmes, ces mots, ce langage s'en prennent au monde, ils l'interrogent, ils
le somment ; interrogation, constat, ou amorce déjà d'une réponse, ils sont à
la fois instrument de connaissance et exorcisme, savoir, élucidation, presque
toucher, armes patientes du courage : Les mots, C'est pour savoir. Quand tu
regardes l'arbre et dis le mot : tissu, Tu crois savoir et toucher même Ce qui
s'y fait (...) Et la peur Est presque partie. (Exécutoire) Tel est bien, pour
Guillevic, l'art poétique essentiel. Tel est l'acte poétique lui-même. Les
mots sont savoir ; par là-même, ils sont aussi assurance, protection ; et
l'homme sans eux nu, livré, exposé : aux choses, aux monstres, aux forces
mauvaises, en lui et hors de lui, à la double et constante menace de l'en
dehors et de l'intériorité." Jacques Borel.
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