Le Tableau volé, roman

Pieter Aspe

Le Livre de poche

  • Conseillé par
    1 mai 2017

    Caressée par le doux soleil de l'été indien, Bruges s'apprête à accueillir Hibrugia, une exposition d'art hispanique où figurera, entre autre des toiles de Goya et Velazquez, Guernica, le célèbre chef-d'oeuvre de Picasso qui n'a jamais quitté l'Espagne. Le jour de l'inauguration, le Premier Ministre espagnol, en personne, sera présent, accompagné de sa famille. La Municipalité et la police de la ville sont sur le pied de guerre. Le monde a les yeux braqués sur la Venise du Nord et un vol de tableau serait un événement fâcheux. A la tête de l'opération Torquemada chargée de la sécurité de l'exposition, le commissaire Van In est à la fois perplexe et soupçonneux lorsqu'un homosexuel se fait tabasser proprement sur le rivage du Lac d'Amour. Le fait n'est pas inhabituel mais le jeune homme se trouvait en possession du plan de sécurité des musées de la ville. L'attention en alerte, Van In voit la situation dégénérer. Le blessé est achevé sur son lit d'hôpital, Le Jugement dernier de Jérôme Bosch est dérobé contre rançon et l'ETA préparerait une action sur le sol brugeois. Il faudra au commissaire toute sa perspicacité et l'aide précieuse de son épouse, substitut du procureur pour faire la lumière sur cette affaire et éviter le pire.

    On ne lit pas forcément une enquête du commissaire Van In pour la qualité de l'intrigue et le suspense insoutenable. C'est surtout Bruges qui retient l'attention et Pieter Aspe sait mettre sa ville en valeur. Et encore une fois, la visite est réussie entre ruelles pavés, musées, églises et une promenade autour du lac d'amour. Mais il a aussi soigné son sujet, le mâtinant d'une touche d'exotisme avec l'intervention d'un groupuscule issu de l'ETA. Il est aussi question d'art, d'amour, de trahison et de vengeance...Le tout reste classique, surtout concernant les personnages récurrents. Van In et Hannelore, fidèles à eux-mêmes, sont de plus en plus insupportables. Elle, jalouse au-delà du raisonnable, lui, se tuant à petit feu à coup de Duvel, les deux ne pensant qu'à la chose et la pratiquant à toute heure et en tout lieu. Cela reste tout de même sympathique et divertissant.