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    3 novembre 2012

    Marre des récits de Fantasy conventionnels qui vous baladent de quête en prophétie ? « Vélum » pourrait bien être la bouffée d’air frais qu’il vous faut… ou le pire cauchemar, c’est selon. Si vous appréciez les romans à la trame complexe, que les poupées russes et autres joyeusetés du genre ne vous rebutent pas, alors il y a de grande chance pour que « Vélum » soit du pain béni pour vous. Mais si vous privilégiez les lectures sans prise de tête, je vous dis de but en blanc, passez votre chemin ! Car dites-vous bien une chose avant d’ouvrir ce premier tome du « Livre de toutes les heures », c’est que vous pénétrez en terrain inexploré où tout reste à appréhender et à découvrir.

    Nul doute n’est permis, « Vélum » est une lecture exigeante, ambitieuse, qui demande un degré d’attention élevé (oubliez la lecture dans les transports en commun) et qui se déguste à petites doses, en apnée. J’ai rarement lu un titre fantasy aussi riche, que ce soit sur les périodes couvertes, les types de narration, les personnages principaux et secondaires mais surtout sur l’univers multicouches. Les références mythologiques et historiques sont légion et représentent la pierre angulaire du récit. Les emprunts aux poèmes et pièces de l’Antiquité sont eux aussi très présents, tout comme l’angéologie et certaines références bibliques. Rien de très surprenant compte tenu du thème principal du roman : la bataille finale entre anges et démons.

    Car c’est bien de cela qu’il s’agit une fois dépêtré des différentes structures qui amalgament le récit, même si ça reste assez réducteur présenté de cette manière. « Vélum » aborde les thèmes de la réincarnation, de la vie et de la mort, bref du cycle même de la vie. Difficile de saisir toutes les subtilités du roman lors d’une première lecture, au début on peine même à en saisir les finalités. Pourtant, une fois posées quelques centaines de pièces de ce puzzle gigantesque, on ne peut que saluer le génie de Hal Duncan qui ne fait décidément pas les choses à moitié.

    « Vélum » est découpé en 2 volumes, eux-mêmes découpés en chapitres et sous-chapitres qui s’imbriquent les uns dans les autres et nous narrent plusieurs histoires en même temps. Ou plutôt devrais-je dire dans un autre temps, dans une autre version, parallèle à la première histoire débutée. Et ce parfois dans le même paragraphe ! Ce qui contribue fortement à la complexité du récit. Au fur et à mesure du tome, certains personnages finissent par se démarquer des autres : Phreedom, Thomas, Puck, Jack… et leurs homologues d’un autre temps : Innana, Tammuz, Anna,etc. Et à chaque fois la destinée de ces protagonistes se répète à l’infini, sans possibilité de fuite ou de changement. Car ce sont ceux qui pourront faire pencher la balance entre le bien et le mal, ceux qui encore et toujours refusent de prendre parti pour un clan ou l’autre. Et la guerre des Cieux se poursuit…