• Conseillé par (Libraire)
    28 février 2023

    JULIE

    Leyla, Shabaneh et Rodja se sont rencontrées sur les bancs de la fac. Leur amitié, solide, perdure alors qu’elles font toutes les trois leurs premiers pas dans la vie active. Leyla aspire à devenir journaliste, alors que son mariage avec Misagh prend fin : elle a refusé de le suivre au Canada. Shabaneh ne parvient pas à oublier les années de guerre. Dans le bureau d’architecte où elle travaille, elle rencontre Arsalan. Il lui plait autant qu’il lui fait peur. Quand il lui demande de l’épouser, elle ne sait quoi lui répondre, tiraillée entre son désir de liberté et l’apparente sécurité qu’il pourrait lui offrir. Et que deviendra son petit frère handicapé si elle n’est plus là pour le soustraire à la fureur maternelle ? Quant à Rodja, elle ne vit que pour son visa. Il est le précieux sésame qui lui permettra de quitter Téhéran pour la France : elle a été acceptée en doctorat à Toulouse. Elle met toute son énergie, toute son âme, dans ce projet.
    L’histoire pourrait se dérouler aujourd’hui ou il y a quelques années : le roman n’est pas daté et encore moins politisé, les drames qui se passent actuellement en Iran ne seront jamais évoqués. “L’Automne est la dernière saison” a été écrit en résidence française, mais en langue persane : “ Être écrivain, c’est se concentrer sur la langue, se demander si le mot est juste, s’il n’y a pas plus approprié… Mais en Iran, vous devez penser aux lignes rouges. Vous vous censurez. Cela vous détourne du véritable propos de la littérature », a-t-elle confié dans une interview donnée au journal La Croix. Comme pour ses héroïnes, la liberté n’est qu’un mirage et elle met en lumière l’ambivalence de la société téhéranaise contemporaine, qui oscille entre conservatisme et progrès. Les personnages rêvent d’une vie plus libre, mais ne parviennent à abandonner les leurs. « On n’est plus du même monde que nos mères, mais on n’est pas encore de celui de nos filles. Notre peur penche vers le passé et notre esprit vers le futur. Le corps et l’esprit nous tirent chacun de son côté, on est écartelées. Si nous n’étions pas ces monstres, à l’heure qu’il est, on serait chacune chez soi à s’occuper de nos enfants. (…) On ne serait pas en train de poursuivre des chimères. »