- EAN13
- 9782845784352
- ISBN
- 978-2-84578-435-2
- Éditeur
- Manucius
- Date de publication
- 21/10/2014
- Collection
- Littéra
- Nombre de pages
- 56
- Dimensions
- 15,6 x 12 x 0,5 cm
- Poids
- 54 g
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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La Poularde
Quoi ! c’est donc pour que nous ayons une voix plus claire qu’on nous a privés de la plus belle partie de nous-mêmes ?
Le Chapon
Hélas ! ma pauvre poularde, c’est pour nous engraisser, et pour nous rendre la chair plus délicate.
La Poularde
Eh bien ! quand nous serons plus gras, le seront-ils davantage ?
Le Chapon
Oui, car ils prétendent nous manger.
La Poularde
Nous manger ! ah, les monstres !
Le Chapon
C’est leur coutume ; ils nous mettent en prison pendant quelques jours, nous font avaler une pâtée dont ils ont le secret, nous crèvent les yeux pour que nous n’ayons point de distraction ; enfin, le jour de la fête étant venu, ils nous arrachent les plumes, nous coupent la gorge, et nous font rôtir. On nous apporte devant eux dans une large pièce d’argent ; chacun dit de nous ce qu’il pense ; on fait notre oraison funèbre : l’un dit que nous sentons la noisette ; l’autre vante notre chair succulente ; on loue nos cuisses, nos bras, notre croupion ; et voilà notre histoire dans ce bas monde finie pour jamais.
Quoi ! c’est donc pour que nous ayons une voix plus claire qu’on nous a privés de la plus belle partie de nous-mêmes ?
Le Chapon
Hélas ! ma pauvre poularde, c’est pour nous engraisser, et pour nous rendre la chair plus délicate.
La Poularde
Eh bien ! quand nous serons plus gras, le seront-ils davantage ?
Le Chapon
Oui, car ils prétendent nous manger.
La Poularde
Nous manger ! ah, les monstres !
Le Chapon
C’est leur coutume ; ils nous mettent en prison pendant quelques jours, nous font avaler une pâtée dont ils ont le secret, nous crèvent les yeux pour que nous n’ayons point de distraction ; enfin, le jour de la fête étant venu, ils nous arrachent les plumes, nous coupent la gorge, et nous font rôtir. On nous apporte devant eux dans une large pièce d’argent ; chacun dit de nous ce qu’il pense ; on fait notre oraison funèbre : l’un dit que nous sentons la noisette ; l’autre vante notre chair succulente ; on loue nos cuisses, nos bras, notre croupion ; et voilà notre histoire dans ce bas monde finie pour jamais.
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