Proust. Philosophie du roman
EAN13
9782707339607
Éditeur
Les Éditions de Minuit
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Proust. Philosophie du roman

Les Éditions de Minuit

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Proust prête au narrateur cette réflexion sur le peintre Elstir : ses tableaux
sont plus hardis que leur auteur, le tableau d’Elstir est plus hardi qu’Elstir
théoricien. Toute l’intention du présent essai est d’appliquer la même
distinction à Proust : le roman proustien est plus hardi que Proust
théoricien. Par là, je veux dire : le roman est philosophiquement plus hardi,
il va plus loin dans la tâche que Proust assigne au travail de l’écrivain
(éclaircir la vie, éclaircir ce qui a été vécu dans l’obscurité et la
confusion). Proust théoricien mobilise les thèses de la philosophie de son
temps au service du dogme qu’il défend en littérature (que l’œuvre ne saurait
être expliqué par l’homme). Il reprend imperturbablement les conclusions les
plus aporétiques de la philosophie moderne comme autant de vérités lumineuses
: la croyance au langage privé, le solipsisme, le mythe de l’intériorité, la
subjectivité des visions du monde, l’idéalisme de la représentation, la
théorie esthétique des arts, le dogme de l’abstraction des notions. Renversant
l’ordre habituellement suivi par les critiques, j’ai essayé de tenir le roman
pour un éclaircissement, et non pour une simple transposition, de la théorie
dont Proust était parti. J’ai supposé qu’il y avait quelque chose comme un
éclaircissement romanesque des propositions obscures, paradoxales, égarantes,
de Proust théoricien. (V. D.)
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